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La transition écologique dans la grande distribution et ses enjeux

La transition écologique dans la grande distribution et ses enjeux

Lors du dernier événement de networking de la Confédération Luxembourgeoise du Commerce (CLC), un grand nombre de professionnels s’étaient déplacé pour une table ronde ayant pour thème : La transition écologique dans la grande distribution : Les enjeux d’une recette gagnante. Il s’agit d’un sujet brûlant et ayant eu l’opportunité d’assister à l’événement, en voici un compte-rendu. 

 

Un panel équilibré et des sujets structurés

Pour commencer, il faut mentionner que le panel était bien sélectionné et que les participants sont des acteurs ayant leur rôles respectifs à jouer au centre du débat : Claude Turping, Managing Director de Valorlux Joëlle Welfring, Ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable Cédric Gonnet, Country Director Delhaize Luxembourg et Vice-président FLAD ;et enfin Georges Eischen, Associé-Gérant La Provençale et Président FLAD.

Le débat a duré une petite heure et couvert différents points en évoquant entre autres les thématiques de recyclage, de gaspillage alimentaire, la gestion des ressources, et bien entendu le paquet de lois adoptées en juin dernier par le gouvernement Luxembourgeois en accord avec les directives européennes. 

 

Les points à retenir

Il est difficile de résumer en quelques lignes un sujet aussi vaste. Mais je vais vous partager quelques enseignements essentiels à retenir de cette soirée-débat : 

  • Les acteurs de la distribution font déjà des efforts depuis plusieurs années, et sont conscients qu’il faut encore beaucoup accomplir en matière d’impact environnemental. Toutefois, ils soulignent que tout effort reste vains si les différents acteurs de la chaîne ne collaborent pas. Fournisseurs, distributeurs, autorités et consommateurs doivent chacun remplir leur rôles respectifs en collaborant et coordonnant les initiatives. 
  • La sensibilisation du consommateur reste clé. Le consommateur guide la demande, et est aussi celui qui peut améliorer certains gestes au quotidien qui ne sont pas encore au point aujourd’hui. Par exemple, les études démontrent que près de la moitié des déchets jetés dans les poubelles noires au Luxembourg (déchets résiduels), devraient en fait trouver leurs chemins dans des canaux de recyclages. Le tri peut donc être meilleur. Idem pour le gaspillage alimentaire, ou l’utilisation de sacs plastiques, le consommateur peut mieux faire. 
  • Faire des lois afin d’améliorer les comportements de chacun semblent la voie nécessaire pour que les comportements changent. Cependant, il est primordial que les autorités consultent les acteurs de la distribution afin de demander leur avis et étudier le côté pratique. Certaines lois adoptées en juin dernier par les autorités sont nécessaire et aucunement remises en question sur le fond par la distribution. Par contre, certaines ont été imposées sans consultation et la mise en pratique est discutable. Le meilleur exemple est l’obligation de créer des centres de recyclages dans les supermarchés. Avoir des points de collectes de déchets dans le but de les recycler est une bonne chose. Par contre, faire venir des déchets dans un point de vente où l’hygiène est primordiale pour assurer la sécurité de la chaîne alimentaire présente des risques. Il y a des croisements aliments/déchets à éviter dans la pratique. De plus, rappelez-vous que tous les supermarchés sont différents. Certains ont un parking, d’autres pas, il y a des magasins avec un propriétaire du magasin et un autre propriétaire pour le bâtiment. Chaque situation devra être abordée différemment et la mise en pratique de la loi s’annonce compliquée. Toutefois, les acteurs de la distribution semblent vouloir être proactifs. Des projets pilots seront mis en place et évalués rapidement afin de mettre en place un système qui tient la route et atteindre les objectifs et surtout respecter les deadlines imposées par la nouvelle loi. 
  • Concernant l’interdiction du plastique à usage unique : là encore il faudra de la concertation et des analyses pour mettre tout en place. Toutes les situations ne sont pas les mêmes et selon les responsables de la FLAD, en restauration les entreprises semblent être prêtes, à l’exception sans doute de certains acteurs du monde du fast-food.
  • Le plastique reste un mal nécessaire dans certains cas. Comme souligné par M. Gonnet, la diminution de l’usage du plastique dans le rayon des fruits et légumes des supermarchés est quelque chose que les retailers ont étudié de manière approfondie. Sur un rayon fruits et légumes par exemple, seulement 15 à 20 % des produits sont encore concernés, et pour certains le plastique reste la meilleur solution. Prenez par exemple les raisins ou encore les radis. Si c’est produits sont emballés autrement que dans du plastique, les casses et produits à jeter augmentent considérablement. 

 

My 20/CENT

Tout d’abord, je pointerai le fait que le débat s’est déroulé de manière très ouverte et constructive. Aucun des acteurs n’est tombé dans le dogme et même si certains points de vues divergents ou contradictoires ont pu être pointé, les parties en présence semblaient plus qu’ouverte à débattre et d’accord sur le fond. Il y a une nécessité de créer une politique de gestion des ressources et déchets plus durable, mais dans la pratique il faut encore travailler et discuter sur la mise en place. 

Et c’est logique ! Toute politique ou mesure visant à améliorer le recyclage, éviter le gaspillage ou encore diminuer les déchets, se doit d’être cohérente et le résultat d’une concertation entre les différents acteurs. 

Et puis il y a un acteur qui en fait dirige le tout et se doit surtout de faire des efforts : le consommateur. Celui-ci doit être conscientisé et sensibilisé. Même si le consommateur a le droit d’exiger des supermarchés plus investis, le droit de demander à ce que des alternatives plus écologiques soient privilégiées et sélectionnées par les acheteurs, c’est encore et toujours ce consommateur qui a également l’obligation de s’informer et d’agir en conséquence. Si le tri n’est pas effectué correctement dans les ménages, si les achats ne se font pas de manières plus responsables, il serait trop facile de simplement pointer du doigt les autorités et les supermarchés comme seuls responsables. 

En clair, la leçon à retenir est que chacun, que ce soit autorités, retailers, fournisseurs ou consommateurs, doit prendre ses responsabilités et agir comme il se doit pour la planète. 

 

 

 

 

 

 

 

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