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Il est temp de faire la révolution
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Il est temp de faire la révolution

Rassurez-vous, je ne suis pas devenu anarchiste ou extrémiste. Mon titre est simplement inspiré par l’entretien que j’ai eu lors de ma visite à ALL4PACK Emballages Paris avec Guillaume SchaefferDirecteur de l’événement et Fabrice Peltier, auteur de l’excellent ouvrage « La révolution de l’emballage »*. Ensemble, nous avons conversé sur les tendances et les nouvelles technologies qui rendent l’industrie de l’emballage plus durable. Mais aussi, il m’a été donné de mieux comprendre la nécessité et les clés de la révolution actuelle que connaît l’industrie. Voici en quelques points, les extraits les plus marquants de notre entretien. 

 

Quelles sont les tendances actuelles en grandes lignes ?

Selon Fabrice Peltier « Aujourd’hui, nous sommes réellement dans la révolution de l’emballage. Il y a quatre ans, la législation ne fixait que des objectifs à atteindre pour l’industrie. Par contre aujourd’hui, le législateur impose des règles fixes et place même certaines interdictions. Nous pouvons observer vraiment de grands shifts dans l’industrie et voir des solutions apparaître, par exemple en papier ou en carton. Nous voyons également les plastiques qui sont modifiés afin de les rendre plus recyclables et les faire rentrer dans un système de circularité. 

La grande révolution c’est le changement de modèle et on arrive à l’emballage à usage multiple.»

 

Le consommateur est-il difficile à éduquer ?

F.P. : « Ce n’est pas évident de faire bouger le consommateur par bonne volonté. D’où l’utilité et la nécessité de légiférer. Il y a deux manières de faire évoluer les habitudes, par une catastrophe ou par la loi. Prenons la pandémie comme exemple, celle-ci a amené de nouveaux comportements tels que la généralisation des meetings en lignes plutôt que de visu. Ce fut le boom du télétravail. Pensons à un autre exemple avec la ceinture de sécurité. C’est un attribut nécessaire, mais pour la faire entrer dans les mœurs, il a fallu la rendre obligatoire et légiférer. Pour le packaging, c’est le même problème. La bonne volonté ne suffit pas, il faut et faudra passer par des lois contraignantes. »

G.S. : « Je rajouterai également que outre la loi, il faut aussi que les acteurs montrent le bon exemple. Dans le cadre du salon ALL4PACK Emballages Paris, nous avons également voulu participer en montrant cet exemple. L’offre du salon démontre de l’évolution du secteur et présente des solutions durables et des startups avec des idées nouvelles. Et de plus, nous avons fait des efforts en prenant des mesures concrètes : par exemple en dématérialisant les badges pour les visiteurs, en invitant les exposants à recycler leur porte badge en carton et bien d’autres. »

 

Le changement est aussi le résultat de l’évolution du commerce

F.P. : « Quand on y réfléchit, l’industrie de l’emballage évolue également par l’évolution du commerce. Avec l’avènement du drive, des systèmes de click&collect, des livraisons, le ‘beau’ packaging destiné à attirer l’attention dans les rayonnages du supermarché n’a en fait plus de raison d’être. L’industrie et la chaine d’approvisionnement peut passer à des contenants moins exigeants en matériels et destinés au vrac ou à la livraison.»

G.F. : « Là encore, sur le salon de cette année, nous avons pu compter sur la présence de solutions de startups qui vont dans ce sens. Le vrac est une tendance, mais aussi la réutilisation des emballages et conditionnements qui servent à plusieurs livraisons par exemple. »

 

Un mot sur la digitalisation : halte au gimmick !

F.P. : « Un emballage possède trois grandes fonctions : il doit conserver l’intégrité du contenu, il sert à transporter le produit, et comme la législation l’exige, il sert également à  informer le consommateur. Il est clair que si à terme, les emballages venaient à disparaître d’une certaine manière dans la chaîne, le consommateur pourrait compter sur des solutions digitales pour s’informer. Mais il faut bien se rappeler que du point de vue digitalisation, les gimmicks ne servent à rien ! Aujourd’hui on voit des agences ou des marques très fières d’annoncer que via la réalité augmentée ou un QR code, vous avez l’occasion de visiter les usines ou voir des films sur la production du produit. La question est de savoir si le taux d’ouverture est intéressant et si le consommateur l’utilise vraiment. Par contre, la digitalisation peut servir si celle-ci permet au consommateur d’avoir des services en plus. Imaginez plutôt que cette digitalisation vous aide à identifier les produits contenant les allergènes que vous souhaitez éviter, imaginez un système qui vous fait ouvrir sur votre portable un menu ou un manuel d’emploi. Là on commence à penser à des services intéressants offerts grâce à la digitalisation. Mais retenez bien que le gimmick est inutile. »

 

 

 

 

* Pour info, « La révolution de l’emballage » se décline en deux périodes avec respectivement « L’émergence de nouvelles solutions » et ensuite « L’expérimentation des nouvelles solutions ». 

 

 

 

 

 

 

 

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