Cri d’alarme pour les filières bio, vrac et circuits courts
C’est un véritable cri d’alarme que Biowallonie, ConsomAction, la FDSS, le Collectif 5C, la Cellule Manger Demain et d’autres acteurs ont lancé cette semaine. En effet, ces différentes entités souhaitent attirer l’attention sur les difficultés auxquelles les filières locales, bio, vrac et en circuit court sont confrontées actuellement.
Une perte de vitesse et des crises en enfilade
Cela fait plus ou moins une vingtaine d’années que ces secteurs alternatifs à la distribution traditionnelle sont en expansion. On dénombre actuellement plus de 400 magasins, dont une quarantaine de coopératives, sur tout le territoire wallon et bruxellois.
Il y a deux ans, la pandémie avait donné un sérieux boost à ces filières. Beaucoup de consommateurs s’étaient alors tournés vers des points de vente indépendants, de type magasins bio, vrac ou encore épiceries coopératives en circuit court.
Cependant, depuis ces derniers mois, les chiffres d’affaires de la plupart sont en baisse. C’est d’ailleurs confirmé par une étude réalisée auprès de 96 commerces des secteurs bio et vrac, soit l’équivalent d’un tiers des acteurs en Wallonie et à Bruxelles. L’étude concernait un large panel de points de vente : magasins bio, épiceries vrac, magasins à la ferme, magasins coopératifs ou encore commerces en ligne durables. Il en ressort que :
- plus de 80% des répondants ont vu leur chiffre d'affaires diminuer entre le 1er semestre 2021 et ce même semestre en 2022.
- Pour 12 des commerces sondés, cette baisse est supérieure à 30%. Seuls 4 magasins comptabilisent un chiffre d’affaires équivalent à 2021 et 13 d’entre eux une augmentation du chiffre d’affaires.
- Les magasins dénombrent également une perte d’approximativement 56% de clients occasionnels et la moitié observent également une perte de clients habituels : une fréquentation en dents de scie qui se traduit également sur le panier moyen.
Le monde d’après n’existe pas
Le belge a adopté pleins de nouvelles (bonnes) habitudes pendant la crise sanitaire: l’e-commerce, le télétravail, le local, le bio, etc…Après la levée des restrictions et de certaines mesures, beaucoup espéraient peut-être naïvement que ces nouvelles habitudes restent dans les mœurs. Mais ce n’est pas le cas. Les routes sont à nouveau embouteillées, le télétravail est plus utilisé mais n’est certainement plus la panacée, seul l’e-commerce a montré des signes de continuité.
De leur côté, les points de ventes bio, locaux et en circuits courts, eux se voient revenir en arrière. D’autant plus que les crises successives ne font que mettre plus de pression sur le pouvoir d’achat du consommateur. En clair, le secteur est en crise.
Que faire ? La résilience du secteur va parler
Selon les différentes associations, les secteurs du bio, du local et du vrac ont besoin d’accroître leur visibilité auprès des consommateurs. En effet, les commerces de ces filières sont encore trop souvent perçus comme trop cher, inaccessibles, compliqués, peu attractifs, ou encore ayant une offre trop limitée.
C’est pour cette raison que Biowallonie, ConsomAction, la FDSS, le Collectif 5C, la Cellule Manger Demain et d’autres acteurs ont décidés de s’associer pour mener des actions concrètes de terrain visant à améliorer l’accessibilité à une alimentation bio, vrac et en circuit court pour tous. Dans les prochains mois, vous pourrez donc voir différentes actions sur le terrain comme par exemple : Les portes ouvertes de la ConsomAction du 17 au 26 novembre 2022, un observatoire des prix (première publication prévue à la mi-novembre), une journée de réseautage entre professionnels bio visant à booster la consommation bio, ou encore des actions de sensibilisation vers différents publics...
En clair, les difficultés et conséquences des crises se font ressentir. Toutefois, les différents acteurs sont déterminés à tenter de redresser leur image et leur compétitivité. Affaire à suivre.
BioOrganicVracBulkCircuit CourtBiowallonieConsomactionCellule Manger DemainCollectif 5c