27-04-2022 18:28    Vincent

Share

Tweet

 

Des distributeurs automatiques sains chez JIMS ou un nouveau coup dans la partie des retailers qui se positionnent sur l’axe santé

En cette fin avril, la chaîne de salles de sports JIMS déploie des distributeurs automatiques intelligents et sains dans ses 27 clubs en Belgique et au Luxembourg. J’ai été voir de plus près ces appareils et eu l’occasion de rencontrer Pieterjan Nuitten, Business Unit Manager de JIMS.

Alors, il est vrai que des produits sains dans des distributeurs automatiques, c’est une idée qui n’est pas si neuve. Il en est de même pour les machines intelligentes, vu qu’on en parle déjà depuis quelques années. Mais à mes yeux, l’histoire valait quand même que je me penche dessus et lisez donc pourquoi. 

Sain, intelligent et tout et tout

Une machine intelligente

Pour ceux qui suivent mes articles depuis longtemps, je vous avais déjà par le passé parlé des distributeurs automatiques intelligents lors de mes rapports de visites sur les salons Vending Paris, EuVend & Coffeena, Equipmag ou encore Euroshop (la première fois ça devait être aux environs de 2014-2015 si je me rappelle bien). Cela fait quelques années donc que la technologie existe, mais il semble qu’elle a mis du temps à s’imposer en Belgique. 

Mais bon bref, je sens que certains ont besoin d’un rappel sur ces machines intelligentes. Alors voici comment le modèle installé chez JIMS fonctionne :  Le client s’identifie avec sa carte avant d’ouvrir la machine. Il prend le ou les produits qu’il souhaite et l’appareil grâce à des senseurs qui fonctionnent au poids, reconnaît les produits qui sont pris. En fermant la porte, le paiement est effectué. En clair, c’est très simple. 

De plus, la télémétrie est en temps réel. Il y a donc un monitoring des produits pris au fur et à mesure, et des alertes peuvent être envoyées à l’opérateur responsable du réassort afin de prévenir les ruptures de stocks. 

Du sain pour avant, pendant et après le sport 

Pour le contenu de l’appareil, le choix s’est porté sur des produits sains uniquement (en clair, pas de sucré ou salé). Comme m’a expliqué le responsable, les choix se sont basés sur une sélection de macronutriments (protéines, glucides, lipides), de compléments alimentaires, de vitamines, d'alimentation sportive et de réhydratation au sens large du terme. Il y a environ 45 références telles que des boissons, des barres énergétiques, des chips aux protéines et il y a même une bière non alcoolisée. Il s’agit de Thrive, un produit belge. C’est une bière sans alcool mais avec des protéines, à boire après l’effort. Ayant eu l’occasion de la goûter, je peux vous confier qu’elle est bonne comparée à d’autres bières de sa catégorie.

Mais, d’où vient l’idée du concept? 

Comme expliqué par Pieterjan Nuitten, le projet des distributeurs sains est l’aboutissement d’une réflexion profonde et d’un travail en groupe : « Nous sommes partis d’un triple constat. D’une part, les distributeurs automatiques typiques que l‘on retrouve dans les gares, les écoles et mêmes les hôpitaux ne proposent généralement que des collations et boissons sucrées. D’autre part, avec la crise du coronavirus, on a assisté à la montée en puissance des soins de santé préventifs et de l’importance d’une alimentation équilibrée et d’une activité physique suffisante. Enfin, nous sommes bien entendu partis de la demande de nos membres : une approche globale alliant sport et nutrition et un besoin croissant de conseils et de solutions sur mesure. »

My 20/CENT : une véritable partie d’échecs 

Tout d’abord, ce qui est intéressant dans ce développement c’est la collaboration, ou devrais-je plutôt dire la synergie, entre différentes entités du groupe Colruyt. En effet, le projet implique différente divisions : Smart Technics s’est impliqué dans la conception de l’appareil intelligent ; Solucious est la plateforme qui s’occupe de la logistique et du réapprovisionnement ; certains produits référencés dans les appareils viennent de chez Newpharma ; et bien entendu chez JIMS, où les appareils sont déployés, le personnel est formé à conseiller ses membres en fonction de leurs besoins.C’est donc un travail de toute une équipe qui se développe sous un même drapeau. 

Mais à mes yeux, cela va un peu plus loin. L’approche du projet s’apparente un peu à un jeu d’échecs où le maître implique plusieurs de ses pièces. Le groupe Colruyt semble confirmer son intention de montrer à ses consommateurs que le groupe est synonyme d’une approche holistique de la santé. 

Attention, quand même à ne pas conclure hâtivement que le groupe se repositionne sur l’axe santé au lieu des sempiternels prix bas. Rappelez-vous qu’au fil du temps, durant les bons cycles, ou les temps de crises, le groupe a toujours gardé le même cap et mis en avant sa politique des prix bas. Mais en parallèle, le groupe travaille différents axes comme par exemple la durabilité ou dans ce cas présent la santé. En effet, tout le monde se rappelle des éoliennes, des magasins bio, des fournisseurs locaux, des façades peintes à la peinture qui avale les particules fines… la durabilité est déjà un axe associé à Colruyt. Par contre, la santé ne l’était peut-être pas encore forcément. 

Les acquisitions de Newpharma et de JIMS ont parfois fait froncer les sourcils et soulevé des questions. Mais aujourd’hui elles sont plus claires et s’inscrivent bien dans le long terme. Il semble que le groupe de Hal a décidé de montrer que l’axe santé est un autre pilier du groupe. Attendez-vous donc à voir d’autres aboutissements dans le futur. Imaginez  par exemple des synergies pour les femmes enceintes qui verront leur liste de naissance chez Dreambaby accompagnée d’un programme pré- ou post natal dans les clubs de sports du groupe, ou encore des accompagnements nutritionnels pour les seniors ou les sportifs avec les livraisons à domicile combinées…il y a plusieurs pistes qui permettront ainsi au groupe de continuer de convaincre le consommateur dans son quotidien. 

La santé est, depuis la pandémie, devenue une préoccupation prioritaire auprès des consommateurs et les retailers sont tous en train de se positionner. Avec ce premier projet abouti, visiblement pour Colruyt, la partie d’échecs est lancée .