Le dilemme corona
Les derniers mois ont été une période très bizarre et désagréable pour les organisateurs de salons. La crise du corona virus a obligé tout le monde dans le secteur à prendre des mesures, à reprogrammer ou même à annuler des événements prévus. Malheureusement, pour toutes les personnes concernées, les prochains mois sont encore flous. Certains gouvernements ne semblent pas donner de précisions ou, dans certains cas, ne semblent même pas se préoccuper de l'incertitude à laquelle les professionnels doivent faire face. Et en plus de cela, les visiteurs et les entreprises exposantes potentielles sont tous incertains. La situation actuelle est plutôt sombre.
J'ai donc pensé qu'il serait intéressant d'examiner cette semaine quelques aspects de la crise actuelle qui touche le secteur des salons professionnels. Dans les prochains articles, je vais passer en revue ce à quoi un salon professionnel pourrait potentiellement ressembler après le COVID19. Mais d'abord, examinons la décision difficile que de nombreux organisateurs ont dû prendre ou doivent encore prendre aujourd'hui.
Le bon sens l'emporte
Il va de soi que lorsque les autorités limitent les rassemblements à un certain nombre de participants ou lorsque les déplacements et les voyages sont interdits, des salons seront annulés. Je ne dis rien de nouveau ici, c'est juste du bon sens. Une loi ou un règlement est la raison évidente de l'annulation ou du report d'un événement. Mais il ne faut pas oublier que d'autres aspects sont en jeu.
Sécurité
Tout d'abord, n'oubliez pas que les organisateurs d'événements ont également une responsabilité envers leur public. Ils ne peuvent pas mettre en danger la sécurité et la santé de leurs visiteurs ou de leurs exposants. C'est pourquoi vous verrez souvent des stewards, des agents de sécurité et même des pompiers et des équipes médicales lors de nombreux salons (même s'ils sont postés ou se promènent discrètement sur la zone d'exposition). Par souci de responsabilité, les organisateurs prennent donc au sérieux une menace virale et décident aussi tout simplement d'annuler ou de reporter l'événement pour des raisons de sécurité, même sans un avis d’une instance d’autorité.
Le succès du retour sur investissement proche de l'inexistence
Deuxièmement, n'oublions pas que tout le monde veut qu'un événement soit un succès. Je ne vais pas commencer à énumérer les différents ROI’s de salons que l'on peut ou doit développer, et vous ennuyer avec de la théorie. (Quoique, maintenant que j'y réfléchis, peut-être devrais-je un jour mettre cela dans un autre type de publication ? Qu'en pensez-vous ?).
Mais réfléchissons une seconde et imaginons qu'un événement puisse avoir lieu (légalement). Ensuite, vous devez vous demander : y aurait-il suffisamment de visiteurs ? L'interdiction de voyager empêchera-t-elle les visiteurs et les exposants de venir ? Certains exposants ont annulé leur présence, d'autres suivront ? Avec le nombre de visiteurs prévu et les exposants restants, les objectifs seront-ils atteints ? Ferons-nous assez de contacts ? nouveaux et anciens ? Parce qu'une fois que le doute commence à s'installer, et qu'il est certain que les objectifs ne seront pas atteints, la décision logique est de reprogrammer l'événement.
Reporter ou annuler ?
Il est évident que personne ne veut annuler un événement. C'est un synonyme de perte. Souvent, votre voyage est planifié et vos billets et/ou votre hôtel sont réservés, vous aviez prévu des réunions avec des clients et des prospects potentiels, etc... Manquer ces éléments signifie définitivement une perte.
Mais il n'est jamais facile de reporter un événement. Un organisateur doit trouver une nouvelle date dans le calendrier qui convienne à tout le monde, sans se heurter à la concurrence ou à d'autres événements prévus sur le même terrain d'exposition. De plus, il ne faut pas organiser quelque chose trop rapidement plus tard dans l'année. D'ailleurs, à quoi bon ?
Le conflit avec d'autres événements est le problème majeur, si vous voulez mon avis. Le calendrier actuel des salons internationaux est assez équilibré, de sorte que le fait d'avancer dans le calendrier rapproche toujours un événement de ses concurrents. Et déplacer un événement annuel plus tard dans l'année, rapproche trop votre événement de celui de l'année suivante. Soyons réalistes, à quoi bon déplacer un événement majeur six mois plus tard ? Les exposants et les visiteurs auront trouvé d'autres solutions pour faire des affaires. Et aussi, pourquoi viendraient-ils à un événement alors qu'un autre doit être planifié quelques mois plus tard ? Ainsi, pour des événements internationaux tels que le Seafood Global Expo, Prowein, ou autres, il ne faut pas s'étonner que leurs annonces de report se soient finalement transformées en annulations définitives.
Imaginez maintenant le problème pour un événement biannuel. Si vous reportez votre événement à l'année suivante, quels seront vos projets ? Vous pourriez être en concurrence directe avec votre ennemi juré (vous pouvez penser à quelques exemples comme moi, non ?). Et ensuite ? Vous conservez le programme biannuel d'origine ou allez-vous faire un saut et rester en compétition avec l’ennemi ? Là encore, c'est trop compliqué.
En conclusion
Le report est donc délicat, et l'annulation est une pilule difficile à avaler. C'est un horrible dilemme, n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, j'espère que ces quelques lignes vous ont permis de mieux comprendre certaines des incertitudes et pourquoi il faut parfois du temps pour que les événements soient officiellement reportés par leurs organisateurs.
La situation actuelle dans le secteur des salons et des événements est sans aucun doute unique et compliquée. Personne n'a la bonne réponse pour le moment. Mais il est temps que cette branche économique ait une vision plus claire de l'avenir.
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