20CENT MOOD un oubli fâcheux surtout que ce n’est pas le premier

Un cri d’alarme justifié

Avez-vous vu la campagne « Gewoon Vergeten-Vous nous avez oubliés » dans différents médias ? Alors que l’Horeca peut enfin rouvrir ses portes et que tout est permis « sauf ce qui est interdit » (voilà bien une phrase de chez nous…), le cri d’alarme de Febelux n’est bien sûr pas passé inaperçu à mes yeux.

La Fédération Professionnelle du secteur Live Communication en Belgique et au Luxembourg s’inquiète que le secteur des salons et foires est encore dans le plus grand flou. En effet, le gouvernement ne semble pas donner de nouvelles concernant les modalités d’organisations de salons dans un futur proche, et encore moins de date à partir de laquelle ce type d’événement pourrait avoir lieu. Bien entendu, les règles sanitaires et la santé publiques doivent prévaloir. Tout le monde est bien d’accord. Mais, une attente trop longue est néfaste. Et c’est bien là le problème. Un salon digne de ce nom ne s’organise pas du jour au lendemain.

J’irai même plus loin. Un exposant ou un visiteur, et surtout dans le monde professionnel, ont besoins de certitudes afin d’organiser leur agenda. Dans le flou, on annule sa participation ou sa venue et on trouve d’autres solutions. Je ne vous cache pas que ces derniers jours, dans mes conversations professionnelles la participation à des salons est souvent remise en cause. « Dis Vincent, tu penses que le salon va quand même se faire ? », « Moi j’hésite, car même l’organisation ne sait encore rien et me dis d’attendre », « mais comment va-t-on faire ? c’est compliqué surtout qu’il y a peut-être d’autres alternatives début 2021 où je pourrais exposer »…ne sont que quelques exemples des questions et commentaires qui me reviennent le plus souvent.

Le secteur attend donc un peu plus de clarté ce qui est normal.

Et pourtant c’est possible

Tout d’abord, il faut bien se rendre compte qu’un salon n’est pas un événement de masse comme un autre. Il est tout à fait possible d’installer des mesures de contrôles et des mesures d’hygiène. Tout d’abord, les événements professionnels sont toujours soumis à une inscription obligatoire, et un système d’enregistrement à l’entrée (et parfois même sur chaque stand d’exposition). Bref, il est donc possible de monitorer les allées et venues.

De plus, beaucoup d’organisateurs de salons sont déjà à l’étude de solutions telles que

la gestion des flux pour éviter les croisements et garantir les distanciations sociales,
la limitation du nombre de participants,
la limitation du temps de visite,
le port du masque obligatoire,
l’obligation d’utiliser des emballages individuels pour le catering, ou les tastings…
la virtualisation : certaines conférences, séminaires pourraient avoir lieu en simultané afin de combler la demande insatisfaite qui ne pourrait se rendre sur l’événement,
…et bien d’autres mesures nécessaires.

Les autres pays bougent

Lorsque je vois l’attentisme auquel les organisateurs de notre pays sont confrontés, je constate quand même un contraste frappant avec l’étranger.

Par exemple, je reçois des annonces de Chine où des salons (reportés) auront lieu déjà en Août sous certaines conditions, de même que dans d’autres pays d’Asie. En France et en Allemagne, le secteur des salons est également actif avec déjà des campagnes concernant les événements du second semestre et une communication claire et rassurante sur les événements et leur organisation.

Un oubli fâcheux mais qui ne date pas d’hier

Et chez nous ? Aucune perspective. Le gouvernement ne semble pas s’intéresser au secteur des salons et des foires. Et dans un sens, j’ai le sentiment que c’est un désintérêt qui n’est pas nouveau. Déjà avant la crise sanitaire, les grands rendez-vous en Belgique souffraient.

Là encore si je compare à d’autres pays, la Belgique a un retard, un manque de vision et de soutien politique. Depuis plusieurs années je navigue les allées des foires professionnelles et je constate avec émerveillement les avancées et les renouvellement d’infrastructures à Cologne, Paris, Düsseldorf, Dubaï, Kuala Lumpur, Singapour, …et bien d’autres. Et en Belgique, il faut constater un vieillissement de certains outils. Des projets de renouvellement se font attendre (oui je vise le projet Neo). Les organisateurs de congrès et d’événements internationaux se détournaient déjà de notre pays. Nous avons perdus des événements de marques ou laissé d’autres pays se les approprier. Bref, des pertes économiques importantes et qui se chiffrent. Saviez-vous par exemple que le Seafood Expo Global qui a quitté Bruxelles, devrait avoir des retombées économiques d’environ 100 millions d’euro pour la ville de Barcelone (ville de Barcelone ou comme par hasard, le Fira a connu des transformations et améliorations ces dernières années, ce n’est pas un hasard). C’est parti, fini, au revoir. Ceci n’est qu’un exemple, mais franchement, cher gouvernement. Cela ne vous motive pas de vous intéresser à un secteur de l’économie ?

Et maintenant avec cette crise sanitaire, par manque d’intérêt, par manque de connaissance du fonctionnement du secteur et des opportunités qu’il offre, le gouvernement par son attentisme est en train d’étouffer encore un peu plus les organisateurs de salons de notre pays. Ces derniers sont dans le flou et il est nécessaire de leur rendre des perspectives.

Pour conclure, j’en appellerai aux instances de bien entendu prendre les mesures qui s’imposent et d’avoir la santé publique comme premier soucis. Mais en même temps, il serait temps de se rendre compte que le secteur des salons et des événements n’est pas à négliger et oublier. D’autant plus que l’économie a besoin d’être relancée et qu’avec les rendez-vous professionnels, vous avez, chers politiciens, un outil efficace et qui a déjà fait ses preuves.

Bref, chers gouvernants, ayez une vision claire de l’avenir et arrêtez de négliger ce pan d’économie!

Vos commentaires et questions sont les bienvenus via vincent@20centretail.com ou via le formulaire http://20100retail.be/en/contact

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